Syndicat d'Initiative de Fénétrange

18, rue de l'Eglise
57930 FENETRANGE



Association à but non lucratif (loi 1908)
Tel. 03 87 07 55 05
Fax :03 87 07 54 18
Mail:si.fenetrange@orange.fr

 

QUELQUES MOTS D’HISTOIRE...

 

Au Néolithique :

Seul l’apparition de la civilisation danubienne utilisant des outils nous permet d’affirmer que notre région était déjà peuplée à cette époque (-5000). Selon Marcel LUTZ, historien et archéologue de renommée internationale : « c’est entre Fénétrange et Berthelming que l’on retrouve les stations danubiennes les plus intéressantes (...) ils utilisaient la Sarre comme voie de communication, mais aussi des voies terrestres qui la longeaient... ».

On peut en déduire que c’est bien la présence de ce cours d’eau traversant l’immense  et giboyeuse forêt de Fénétrange qui attira les premiers occupants sur nos terres.

 

L’âge des métaux :

A cette époque, l’exploitation quasi industrielle des sources salées de Marsal apporta la prospérité à toute la région...

On peut penser que Fénétrange constituait alors une place forte sur la route du sel sécurisant à la fois la voie qui traversait la Sarre et le flottage de bois ou encore les barges chargées de marchandises en transit.

 

L’époque gallo romaine :

A l’arrivée des légions de César, la région délimitée par la Moselle, la Meurthe, la Sarre et les Vosges était occupée par les fameux Médiomatriques, peuple celte fier et courageux d’origine transrhénane.

Le Médiomatriques qui n’avaient pas offert une résistance particulière aux conquérants furent intégrés à la Gaule Belgique (capitale Reims) puis à la Province de Belgique première (capitale Trêves), avant d’être faits citoyens romains par un édit de 212. La romanisation est en marche...

A cette époque, Fénétrange était couverte de petits domaines agricoles d’environ 200 jugera (50ha) comportant une villa fort confortable.

Une voie romaine secondaire reliant Metz à Brumath franchissait la Sarre à l’emplacement du pont actuel, on peut imaginer qu’un poste de surveillance installé sur le tertre qui surplombe la Sarre est l’ancêtre du futur château féodal de Fénétrange...

Dans le but de sécuriser les régions frontières, les Empereurs romains distribuaient alors des territoires aux légionnaires particulièrement méritants. Il semble en avoir été ainsi pour notre région qui fut la propriété d’un certain « Filisteus ou Filistius ». La Terra de Filisteus (origine du nom Fénétrange) était née.

 

Attirés par la technologie romaine, les peuples barbares (peuples germaniques ainsi dénommés par les romains qui ne comprenaient pas leur langue) tentaient régulièrement d’envahir nos régions. En 451 les hordes d’Attila pillèrent et détruisirent nos contrées.

 

Mérovingiens et Carolingiens :

Les incursions des barbares furent de plus en plus nombreuses et l’affaiblissement de Rome aidant, ils s’installèrent sur nos terres.

Une fois implantés, les Francs et les Alamans se disputèrent les territoires conquis. Les Alamans qui s’étaient fixés dans la vallée de la Sarre dès la moitié du Vème siècle furent battus par Clovis et ne purent garder que la plaine du Rhin (la future Alsace), notre région passa sous domination franque.

Le dialecte francique Rhénan encore parlé de nos jours dans notre région fait partie de l’allemand moyen (mitteldeutsch) et trouve son origine à cette époque. En 842 Charles le Chauve se sert de cette langue pour resserrer son union avec Louis le Germanique...

 

En l’an 800 la dynastie mérovingienne disparut au profit des Carolingiens.

Lothaire II, arrière petit fils de Charlemagne règnait sur un territoire qui prit son nom : Lotharii regnum, Lorraine en langue romane.

En 925, la Lorraine fut rattachée à la Germanie puis au Saint Empire Romain Germanique en 962.

En 1048, l’Empereur établit Gérard d’Alsace Premier Duc héréditaire de Lorraine. Son territoire comprenant les Vosges, la Lorraine propre (de langue française) et la lorraine allemande qui comprend Fénétrange.

 

C’est à cette époque que le nom de Fénétrange est mentionné pour la première fois.

 

En cette fin de millénaire, la lorraine commençait à se morceler en seigneuries laïques ou ecclésiastiques, le territoire de Fénétrange appartenait alors pour partie à l’Abbaye de Remiremont tel que l’atteste la mention du Farinarium de Filestengas  dans un censier de l’Abbaye daté de la seconde moitié du Xème siècle (Filestengas est Fénétrange).

En 1070, l’Empereur Henri IV (du St Empire) promulgue une charte à Mantoue, il fixe notamment la redevance due par les Abbesses pour le droit de battre monnaie à Filestenges.

Fénétrange était alors un des rares sites du Westrich à posséder un droit de monnayage, ce qui sous entend que la région était déjà active et peuplée.

Les Ecclésiastiques n’étant pas autorisés à porter les armes, leurs terres étaient administrées par des  Avoués qui avaient pour charge de protéger et diriger leurs terres et sujets. En 1136, Brunico de Malberg, seigneur de Malberg (www.malberg-eifel.de/) et de Faulquemont est cité comme Advocatus Philistingis.

A l’époque féodale de nombreux Avoués parvenaient à étendre leurs prérogatives les rendant héréditaires, puis, se rendant maîtres du territoire qui leur était confié, ils le transformaient en fief.

Il en fut ainsi de la « Terra de Phylestanges » dont il est fait mention en 1222 dans un acte des Abbesses fixant les conditions de ce transfert de propriété au profit de Merebode de Malberg.

Merebode de Malberg prit comme de coutume le nom de sa terre ainsi que ses couleurs –d’azur à une fasce d’argent- (horizontalement bleu-blanc-bleu)

Merebode eut trois fils, Henri qui devint le puissant Archevêque de Trèves et qui construisit les Collégiales de Munster (à 8Km) et de Kyllburg dans l’Eifel, Cunon et Brunon qui se partagèrent la terre paternelle selon la règle du « Ganerbschaft ». Cette règle impliquait que la terre soit en indivision permanente. Pour en limiter le morcellement, ils créèrent 3 seigneuries ; la tête de braque (Brackenkopf) comprenant les terres de Faulquemont revint à l'aîné, Cunon et le Col de cygne (Schwanhals) comprenant Diemeringen au cadet, Brunon, Fénétrange et le château restant en indivision.

 

La fameuse dynastie des « Fénétrange » était née, outre les 20 villages qu’ils possédaient autour de Fénétrange, ils avaient des possessions à Faulquemont, Malberg et Diemeringen et plus tard la Seigneurie de Geroldseck avec Niederstinzel, Otterswiller, Eckartswiller et Altenheim, mais ils avaient également des revenus de biens leur provenant des Souverains du Luxembourg, Evêques de Metz, Trèves et Strasbourg, du Duc de Lorraine ou encore obtenus par mariage.

Une charte cite des droits dans environ 110 villages qu’ils avaient confié à 140 vassaux !

 

Petit à petit la Seigneurie acquit une puissance telle qu’elle devint un petit Etat Libre, Immédiat d’Empire, les "de Fénétrange" ("Von Vinstingen") prenant le titre de Barons ou Comtes.

 

Les seigneurs de Fénétrange (appelés Vinstinger) s’illustrèrent sur tous les champs de bataille ; citons

øHenri le Vieux qui permit à Louis II de Bavière de monter sur le trône impérial et qui fut nommé Archimaréchal d’Empire, Landvogt (Préfet) d’Alsace et Prévôt impérial de la ville de Haguenau.

øHuguelmann le vieux qui complota contre les Habsbourg.

øBurckart ou Brocard de Fénétrange qui commandait une compagnie de 500 cavaliers français (au nombre desquels le fameux Du Guesclin) et qui remporta moult victoires au cours de la guerre de 100 ans. Lieutenant général du Duché de lorraine, il fut tuteur du jeune Duc qu’il installa en son château de Fénétrange. Il possèdait de nombreux châteaux dont le Haut Koenigsbourg, le château de Lutzelbourg, de Schöneck, Niederstinzel...

øJean VI surnommé l’écorcheur qui, en 1439, dévasta l’Alsace à la tête d’une bande d’Armagnacs.

øJean VII le très fortuné  Maréchal de Lorraine, Chevalier de l’Ordre du Croissant Emaillé, Seigneur de Fénétrange Schwanhals,  Diemeringen, Schöneck et autres lieux.

 

Jean VII fut le dernier représentant mâle de cette puissante dynastie, la seigneurie passa alors par mariage entre les mains des Sarrewerden, Neuchâtel (en Vosges), Ratsamhausen, Landsberg, Haraucourt, Salm puis leurs descendants, les puissants Rheingrafen ( Rhingraves-Comtes sauvages du Rhin) de Dhaun  (future dynastie des Rhingraves de Salm) et de Kyrburg, les riches Dommartin et Croÿ Havré.

Au XVIème siècle, les Rheingrafen de Kyrburg introduisirent violemment le luthéranisme à Fénétrange, il s’en suivit une période troublée, émaillée de querelles entre co-Barons restés fidèles à Rome et les partisans de la Réforme.

Le XVIIème siècle fut marqué par la terrible guerre de trente ans (1618-1648) à laquelle succéda famine et peste. La Baronnie en sortit dévastée, ruinée et dépeuplée pour un bon siècle.

Les Barons de Fénétrange devirent alors des personnages de plus en plus lointains.

Le Duc de Lorraine, Charles IV, désireux de constituer un « Duché de Sareland » au profit de son fils adultérin le Prince de Vaudémont acheta le plus grand nombre des parts fénétrangeoises. En 1680, Vaudémont détint la majeure partie de la Seigneurie, le Prince de Salm Salm ayant conservé ses parts en détenait encore le seizième.

En 1720, le Prince de Vaudémont renonça à son « duché de la Sarre » au profit de son parent le Duc Léopold de Lorraine.

En 1737, le successeur de Léopold, François III renonça au Duché de Lorraine en faveur de Stanislas Leczinski, Roi de Pologne, beau père de Louis XV.

C’est à cette époque que Fénétrange sortit de ses murs, la construction du faubourg ayant débuté en 1734.

Le 21 décembre 1751, le Prince Nicolas-Léopold de Salm-Salm accepta un échange de ses parts contre des parts que Stanislas détenait dans les Vosges (où se trouvait la Principauté des Salm-Salm) http://www.senones.fr/patrimoine/historique.html.

A la mort de Stanislas (1766), Fénétrange devint un Bailliage du domaine Royal, sans restrictions.

A la veille de la Révolution Française, Armand-Jules-François, Duc de Polignac, écuyer de la Reine Marie-Antoinette (fille de l’ancien Duc de Lorraine François III), et son épouse, amie intime de la Reine, reçurent les revenus de la Terre de Fénétrange en remboursement d’une dette. Le Duc de Polignac fut reconnu comme « Seigneur engagiste des domaines de la Baronnie de Fénétrange ». Ce titre lui fut retiré par l’Assemblée nationale le 14 février 1791.

Fénétrange cessa alors définitivement d’être une Baronnie pour devenir chef lieu du Département de la Meurthe.

 

Au cours du XVIIIème siècle Fénestrange connut une nouvelle prospérité, économique cette fois. Petit centre administratif, judiciaire, commercial, on y tint foires et marchés qui attirèrent la population loin alentour, c’était une ville animée.

 En 1806, les luthériens prirent possession de leur propre église.

 

Mais, avec la construction de la ligne ferroviaire Strasbourg-Paris avec arrêt à Sarrebourg cette activité s’assoupit lentement vers le milieu du XIXème siècle.

Après la défaite de 1870, Fénétrange devint l’allemande Finstingen-i-Lothringen. Au XXème siècle, Fénétrange redevenue française (1918) fut rattachée au département de la Moselle. Enfin, au cours de la dernière guerre mondiale, Finstingen (gau Westmark) perdit l’ancien pont sur la Sarre, une partie des vitraux de la collégiale et sa fameuse Porte de France ; mais le plus lourd tribu fut humain, de nombreux enfants de Fénétrange ne revinrent jamais. L’économie s’en ressentit, de nombreuses échoppes restèrent à l’abandon...

 

Malgré cela, le Fénétrange d’antan est toujours présent à travers ses  Monuments et curiosités, vestiges du glorieux passé d’un Etat Libre d’un pays bien particulier, le Westrich, que nous vous invitons à découvrir.

 

« Quand on arrive par la route de Phalsbourg, soudain, au milieu des prairies, des saules et des sureaux où la Sarre serpente, la dure, la guerrière, l’étrange Fénétrange se dresse comme une tour. (...) C’est quand il flotte au ciel des lambeaux de nuages violets qu’il fait bon visiter Fénétrange. »

Maurice Barrès -Les bastions de l’Est-1905

 

 

 

ville 1598

 
 



Créer un site
Créer un site